HUYSMANS KARL JORIS (1848 - 1907)

Lot 841
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Estimation :
5000 - 6000 EUR
HUYSMANS KARL JORIS (1848 - 1907)
CHEZ LE COIFFEUR. Manuscrit autographe signé, [1881]. 3 pages in-folio liées par une ficelle. Manuscrit autographe signé à l'encre noire sur papier pelure ligné d'une nouvelle à l'humour féroce: récit des sensations ressenties par l'auteur chez le coiffeur. Le manuscrit comprend 16 corrections, des modifications et 5 ajouts. Cette simple séance chez «le merlan» va se transformer en supplice et quand il parvient à s'extraire de l'antre du coiffeur il ressent:... «Les démangeaisons que procurent les cheveux coupés tombés sous la chemise. Alors l'odieux supplice commence. Le corps enveloppé d'un peignoir, une serviette tassée en bourrelets entre la chair du cou et le col de la chemise, sentant poindre aux tempes la petite sueur de l'étouffement, l'on reçoit la poussée d'une main qui vous couche le crâne à droite et le froid des ciseaux commence à vous faire frissonner le derme... L'opération touche à sa fin, pourtant. L'on se lève chancelant pâle, comme sortant d'une longue maladie, guidé par le bourreau qui vous jette la tête dans une cuvette, puis la comprime fortement à l'aide d'une serviette et la reporte dans le fauteuil où pareille à une viande échaudée, elle gît, sans mouvement, très blanche. Il ne reste plus qu'à subir le dégoût des manipulations finales, l'enduit de poix rance, écrasée dans les paumes et plaquée sur le crâne écorché de nouveau par les dents des peignes. C'est fait, on est dégarrotté, debout libre et lentement, couvant un rhume, l'on retourne chez soi, admirant l'héroïsme des religieux dont les chairs sont, nuit et jour, volontairement grattées par les âpres crins des durs cilices»... Le texte de ce manuscrit parut pour la première fois dans la revue «La Vie Moderne» le 19 février 1881 et fut publié dans le recueil «De tout» aux éditions Stock en 1902.
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