DOMERGUE (Jean Gabriel)1889-1962

Réunion de 150 lettres et 4 cartes autographes, signées du prénom à Lucie Saint-Marc. 1908-1910. in-8 ou in-12, la plupart avec leurs enveloppes. Une passion dévorante de jeunesse. Je t'aime, tu m'aimes, nous nous aimons avec tous les doutes, les angoisses, les joies et les peines d'un tel amour. Et en Octobre 1918 ce dernier texte «d'épilogue» de Domergue à son ex-bien aimée «J'ai failli être tué par un obus de la Bertha et je me suis marié au mois de Juin, pendant un bombardement avec Odette Maugendre. J'ai été mobilisé comme aide vétérinaire». Mais l'intérêt principal de ces textes réside dans le fait que Domergue parle aussi, assez souvent, de sa peinture. Et nous avons là, un précieux témoignage de ses “débuts” d'artiste. «On va me photographier mes modèles tout à l'heure sur la plage. - Le ciel est rempli de petits nuages blancs, il met bien longtemps aujourd'hui pour se réveiller et la mer se confond presque avec lui. Elle est barrée de divers tons. Ce sont des grandes bandes bleues et vertes. Elle fait une écume blanche qui remue en bas des rochers. Je suis appuyé sur ma boite, tout à l'heure j'irai peindre une foule de toilettes et d'ombrelles claires qui s'agitent. - Je vais faire quelques portraits cet hiver grâce aux gens que j'ai connus ces jours-ci; ils vont me faire gagner de l'argent. - J'attends un richissime individu de Ponsaillac qui m'a promis de venir voir mes études. Mr Henry m'a dit que je pourrai y faire...deux ou trois portraits. Il est venu il a acheté une petite étude à 50 frs. - J'ai pris un petit carton et j'en ai fait une pochade. C'est une de celles que je préfère. - Tout le monde veut poser pour moi. - Je fais poser ces demoiselles au soleil. Elles sont enchantées de poser pour un peintre: Vanité, vanité. - Je lis Werther en allemand. - Je viens de faire une étude de rochers et j'attends 6 h. pour en faire une nouvelle d'un coucher de soleil. - Ici [Royan] c'est féérique le soir. - J'ai vu deux petites maisons isolées sur le b